Le coup du sapin

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Pas croyable, jeté comme ça. "À la porte, — Allez ouste du balai !
— Partout, toute la journée, tu me poursuis, me colle tes épines dans le dos, ça me hérisse, tu es dépassé, épuisé, tu es là à crever sur le parquet, tu nous coupes l’envie. — Tes beaux atours sont fanés, ta fraîcheur est partie souffler ailleurs. Maintenant c’est le travail, plus le temps, de jouer, de discuter, de céder." Comme si une fois l’euphorie fraternelle passée, et la routine morose s’installant, il n’y avait plus de place que pour les mieux portants, les plus souriants, les plus neufs. Et bien qu’ils restent plantés là à chanter jusqu’à l’année prochaine ! Je m’en vais faire un tour, voir du côté de mes racines, et eux ils peuvent bien végéter là, vieilles bûches de Noël. Moi, ma saison est passée et j’ai assez de bon goût pour me retirer à temps. C’est moi le visiteur, l’arbre nomade qui repart sur les chemins des composés... Ce n’est pas moi, mais vous, humains, qui êtes jetés.
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Signes distinctifs :
si vous reconnaissez cet arbre, contactez-moi : martha5@web.de Grosses Bises Martha |